Fréquence 4G: bilan et enjeux actuels
Les fréquences 4G ont été et demeurent un enjeu majeur de l’implantation de la 4G LTE sur le territoire : elles vont conditionner la rapidité et la qualité du déploiement de la nouvelle technologie, ainsi que la compatibilité avec les différents terminaux en fonction de la fréquence 4G utilisée.
Les fréquences 4G 800 MHz et 2600 MHz
En France, c’est l’ARCEP qui a été l’autorité en charge de l’allocation des bandes de fréquences 4G autorisées pour le déploiement de la nouvelle technologie mobile. Après appel d’offres, deux types de licences ont d’abord été attribuées : une première pour la bande de fréquence 2600 MHz et une seconde pour la bande de fréquence 800 MHz.
La fréquence 800 MHz est la fréquence la plus basse accordée pour la 4G LTE, celle qui a couté le plus cher aux opérateurs, mais aussi la plus puissante. Cette bande de fréquence permet en effet plus facilement de passer les obstacles tels que des murs et de couvrir de grands espaces de territoires. Double avantage donc : couvrir davantage de territoire en diminuant l’investissement nécessaire, et garantir une meilleure utilisation de la 4G à l’intérieur des logements.
La fréquence 2600 MHz, à l’opposé ne permet de couvrir qu’une surface plus réduite, et traverse moins facilement les murs. Par contre, elle est plus adaptée à l’utilisation de la 4G en ville, laquelle nécessite l’installation de davantage d’antennes 4G pour pallier à la plus forte densité de la population, et à l’utilisation plus intensive du réseau.
Plus précisément, sur la fréquence 2600 Mhz, la répartition des lots s’est fait de la manière suivante (source ARCEP) :
- Orange : 20 MHz duplex
- Free Mobile : 20 MHz duplex
- Bouygues Telecom : 15 MHz duplex
- SFR : 15 MHz duplex
Sur la seconde bande de fréquence 4G (800MHz), la répartition des lots mis aux enchères s’est déclinée de cette manière (source ARCEP) :
- Orange : 10 MHz duplex
- Bouygues Telecom : 10 MHz duplex
- SFR : 10 MHz duplex
- Free Mobile n’a pas obtenu de lot sur cette fréquence, uniquement le droit d’accéder au roaming via la fréquence attribuée à SFR
Plusieurs remarques émergent au vu de la répartition des bandes de fréquence. Premièrement, quid des autres opérateurs téléphoniques ? Et bien s’ils veulent proposer la 4G, ils devront contracter des accords d’itinérance avec les principaux opérateurs ci-dessus. Ceux-ci ont d’ailleurs l’obligation de les accueillir, excepté SFR sur le premier lot (2600 Mhz), qui n’a pas souscrit d’engagement à cet effet.
Il faut aussi savoir que l’attribution de ces lots a rapporté plus de 3 milliards et demi d’euros à l’Etat, constituant donc de lourds investissements pour les opérateurs (sans compter désormais les investissements nécessaires pour mettre en place cette technologie et déployer notamment des antennes 4G sur l’ensemble du territoire).
La ré-allocation de la fréquence 1800 MHz à la 4G
Enfin, l’ARCEP a récemment donné son accord pour l’utilisation d’une 3ème bande de fréquence jusque là utilisée pour la 2G : la bande de fréquence 1800 Mhz. Non sans créer de véritables débats sur cette attribution, qui aura pour effet de favoriser les opérateurs disposant déjà d’un meilleur maillage sur cette fréquence 4G (c’est le cas de Bouygues Telecom, qui annonce d’ores et déjà être en mesure de couvrir 40% de la population d’ici le 1er octobre 2013 grâce à la ré-allocation de sa bande de fréquence 1800 Mhz).
Cependant, le renouvellement de cette fréquence aura aussi un coût non négligeable pour les opérateurs, qui doivent verser à l’Etat une nouvelle indemnité (par exemple, dans le cas de Bouygues Telecom : une part fixe de 3231€ au KHz alloué, et une part variable correspondant à 1% du CA dans la 4G).
L’avantage de cette la fréquence 4G 1800 MHz est de s’appuyer sur un réseau déjà en place, et donc d’accélérer le déploiement de la 4G LTE, car les antennes sont déjà installées et n’auront donc « plus » qu’à être adaptées à la nouvelle fréquence.
Pour conclure, voilà la répartition actuelle des fréquences selon l’ARCEP:
Les terminaux compatibles par fréquence 4G
Le type de fréquence 4G utilisée a aussi un impact sur les terminaux utilisables (téléphones 4G, tablettes4G, etc.), car ceux-ci disposent de puces permettant ou non de capter les différentes fréquences.
Cela peut paraître anodin, mais ne l’est pas du tout, particulièrement dans les premiers temps du déploiement de la nouvelle technologie mobile.
En effet, chaque pays a fait le choix de bandes de fréquences pour l’utilisation de sa technologie 4G, qui, même si elles se recoupent dans certains cas , peuvent aussi largement différer entre deux pays.
Du coup, le lancement d’un nouveau terminal (tablette ou smartphone) demandera au constructeur de créer différentes versions, avec différents équipement permettant de capter l’une ou l’autre fréquence. Ce qui a un coût, et pose donc la question du seuil de rentabilité : à partir de quel moment est il rentable de créer une nouvelle version, selon les objectifs de vente ?
C’est un cas que l’on voit déjà concrètement avec l’iPhone 5 par exemple, ou l’iPad 4G. L’iPhone 5 est compatible avec les fréquences 4G des Etats Unis, qui différait jusqu’à présent des fréquences françaises. Du coup, l’iPhone 5 n’est pas utilisable pour l’instant avec la 4G française, même si vous avez souscrit un forfait 4G et que vous vous trouvez en zone de couverture.
Cela était en tout cas valable jusqu’à présent, mais l’ouverture de la nouvelle bande de fréquence 1800 MHz à l’horizon de la fin de l’année pourrait rendre l’iPhone 5 compatible avec la 4G francaise, car cette bande de fréquence recoupe une bande de fréquence utilisable avec la version du smartphone d’Apple.
Mais même dans ce cas, ce ne sera qu’une partie de la 4G qui sera utilisable, et pas l’ensemble du réseau 4G d’un opérateur.
En attendant du moins le lancement de versions spécifiques de smartphones 4G, lorsque les constructeurs auront suffisamment de perspectives économiques sur ce marché pour développer davantage de versions de leurs produits.
